(Il mange) Ben quoi ? J’suis stressé, j’ai faim, J’ai faim, je mange… Bon là j’ai plus faim, je mange. On nous file rien à bouffer dans ces théâtres… D’ailleurs je vais désamorcer la situation tout de suite, j’ai vu des gens effrayer en voyant entrer un barbu avec une grosseur au niveau de la ceinture ; je suis pas un terroriste, c’est pas une ceinture d’explosif, c’est que mon bide. (…) Revenons-en à ma ligne… je sculpte mon corps Je dois ce corps gracieux, certains diront plus gras que cieux à une alimentation « équilibré ». Je vois que madame me regarde avec envie, Monsieur voilà mon truc : mange ce que tu veux, quand tu veux !

~~~~~~~~~~~~~

ROBERT était garde côte à Valence et (pour les nuls en géographie, Valence c’est à 90 bornes de Lyon, et donc, y’a pas la mer !). Robert il s’appelait, je dis « s’appelait » parce qu’il est mort !  Robert lui, il s’en foutait qu’il n’y ait pas la mer à Valence, lui, il était garde-côte du Rhône, pas le fleuve hein, le vin !  Et remarque le professionnalisme du gars, en plus de ses côtes du Rhône, je l’ai vu plus d’une fois, garder des côtes de Provence, des côtes de Beaune et des côtes de porc.

Robert, lui, il était, paix à son âme, hyper vigilant, en 20 ans de ‘goulot’, il n’a pas versé une goutte à côté… Même le jour où il est tombé dans la cuve.  Lui qui voulait pas être incinéré, il vieillira en fût de chêne. La cuvée Robert, un vin qui a du corps ! Santé Robert ! (…)

Robert gare de côtes-du-Rhône, a désormais rejoint son ami si proche son voisin Jésus de Lyon. Un jour il m’a énoncé sa vérité « tu sais moi ce que je préfère dans le vin, c’est l’alcool. »Robert c’était il y a 10 ans, il en a raté des choses depuis : le Covid, la Covid…le ? la ? Les Covids ! D’ailleurs là c’est ma troisième dose de vannes, le plus efficace des vaccins contre la morosité !

Robert il adorait le foot, à la télé hein. La coupe du monde de foot au Qatar, il aurait adoré. A la belle époque Robert il touchait plus de ballons que Mbappé et que tous les bleus réunis, bon c’était des ballons de rouge pour la plupart, mais quand même. Vous l’auriez vu dribbler entre Rouge, Rosé et Blanc, un virtuose !!

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Avant quand j’entendais un gars dire « c’était mieux avant », j’avais envie de lui coller une baffe… d’avant en arrière !  Mais plus je vieillis plus je pense moi aussi, qu’avant c’était mieux : déjà avant j’étais plus jeune, c’est pas négligeable.  Être jeune, ça fait des envieux, être vieux ça fait… ça fait chier oui !   (…) C’était mieux avant ? Non pas au niveau des bagnoles non plus. Le GPS c’était ta femme, la clim, c’était ta femme aussi qui soufflait tout le temps quand tu te trompais, parce que d’après elle tu ne l’avais pas bien écouté quand elle te disait de tourner à droite !

Avant, pas de permis à point, encore avant, pas de points et encore avant, pas de permis et encore avant, pas de voiture, enfin avant pas plus de 2 chevaux qui tiraient la cariole, des chevaux de labours pour la plupart. Et encore avant, pas de chevaux tout courts, des pieds, enfin pour ceux qui les avaient encore. Les bestiaux sauvages qui rôdaient dans le quartier c’était pas des chiwawa, mais des trucs avec des dents comme des lames de rasoirs qui aimaient bouffer les trucs qui sentaient forts, les pieds quoi !

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Oh putain, il faut que je vous raconte, hier soir j’ai fait un cauchemar, j’ai rêvé que les objets connectés se retournaient contre nous… Ça a commencé dans la cuisine, j’ai voulu me faire un café, ma Nespresso a refusé de s’allumer sous prétexte que j’étais déjà assez énervé… de là, j’ai entendu mon frigo appeler mon médecin parce que la veille j’avais acheté des produits soi-disant trop gras et trop sucrés, depuis quand le beurre c’est trop gras ?! Et au moment où j’allais lui claquer la porte, j’ai entendu au loin le rire satanique de son complice. Ce salaud de pèse-personne me fuit depuis 4 jours, alors qu’au grand jamais je n’ai l’idée de me peser ! (…)

EXTRAITS  Les Larmes de Frayja

Benjamin Troller :

Tiens bon, on est presque arrivé à la Clinique.

Justine Troller :

Non, finalement je vais accoucher ici, on l’a faite exactement sur cette banquette, ce sera un juste retour des choses !

Benjamin Troller :

Dans la voiture ? Non, mais tu blagues ?

Justine Troller :

Devine ! On devra juste l’appeler Mercédès, mais à part ce détail !

Benjamin Troller :

Je ne sais pas comment tu peux faire de l’humour à un moment pareil !

Justine Troller :

Bon, ça va, c’est notre quatrième doudou, on sait malheureusement comment ça marche ! J’accouche en 24 minutes chrono, plus vite que La Redoute !  Et puis, c’est naturel, tu crois qu’elles font autant de chichi les Africaines pour accoucher ? Elles s’accroupisssssent(une contraction) un coupe-coupe et voilà !  Bon j’arrête de déconner, elle est là, je sens presque ses cheveux... Ah non, c’est les franges du plaid. (…)

Tu as prévenu Ève ?

Benjamin Troller :

On aurait pu la laisser dormir, sérieux, mais oui je l’ai prévenu ; tu pouvais te passer de tout le monde, mais pas d’elle…

Justine Troller :

Tu ne vas pas être jaloux de ma sœur quand même ?!

Benjamin Troller :

Non, mais avoue, tu es presque plus souvent avec elle qu’avec moi.

Justine Troller :

C’est normal, on est jumelle !

Benjamin Troller :

Tu déconnes ?  Tu as deux ans de plus qu’elle.

Justine Troller :

Et alors ? C’est un détail.

Benjamin Troller :

Un détail qui aurait fait mal à ta mère quand même ; deux ans.

Justine Troller :

J’ai de la peine pour Ève quand-même. Elle veut tellement un enfant. Et nous, sans rien faire, ils nous tombent du ciel.

 

***

 

Ève Olsen :

Je rentre ! La sonnette ne marche pas !

Justine Troller :

Oui je sais, je l’ai coupée, elle faisait trop de bruit…

Ève Olsen :

C’est ballot, elle sert un peu à ça non ?

Justine Troller :

Je t’ai entendu, c’est l’essentiel !

Ève Olsen :

Je n’en reviens pas que tu sois déjà debout à gambader comme ça quatre jours après ton accouchement.

Justine Troller :

Je n’aime pas rester coucher à ne rien faire !

Ève Olsen :

Tu m’épates toi !

Justine Troller :

Il faut que ça bouge, sinon je meurs.

 

***

 

Ève Olsen :

Bon alors Benjamin, pourquoi elle pleure Freyja ?

Benjamin Troller :

Ah quand même ! Alors d’abord, Freyja est rousse comme toi.  Dans la mythologie Norroise, de Norvège quoi, c’est la Déesse de la Terre et de la Fertilité, de l'Amour et de la Beauté (comme toi). Ton nom de famille c’est Olsen, Norvégien. Freyja a un frère jumeau, Freyr, comme…presque toi ! Elle voyage dans un chariot tiré par deux chats géants !  Ils ne s’appellent pas Minou et Minette comme les tiens, mais quand même quoi, le détail !  Freyja est considérée comme la première parmi les Walkyries. C’est une guerrière, une battante comme toi ! Elle porte Brisingamen, un collier de pierres, d’ambre essentiellement…

Ève Olsen :

…Oui comme moi.

Benjamin Troller :

Voilà, j’allais le dire. Quand, au printemps, elle le portait, ni homme ni dieu ne pouvait résister à ses charmes…

Ève Olsen :

Mouais, et pourquoi elle pleure ?

Benjamin Troller :

(il lit son papier)Óðr, son mari a dû partir combattre dans des contrées si lointaines et inhospitalières que les autres dieux l’on considérés mort dès son départ. Freyja est tellement triste qu’elle pleure des larmes en or qui se transforment en gouttes d’ambre lorsqu'elles tombent à la mer. Et la mer, c’est la fertilité,un lieu de naissance dans toutes les mythologies, tu vois ?! Deuxième bon augure ça ! Freyja, c’est toi ! Une amazone, une guerrière !

 

***

 

Odin

Freyja, ne te répands plus aux yeux des lâches qui te croient faible… j’ai peur que les oiseaux des enfers ne mangent d’un appétit insatiable ton âme fragile. Relève-toi, ne pleure plus ! Ton homme sera bientôt de retour, Freyja, auréolé de gloire et d’amour, je le sens ; il faut faire confiance aux Dieux qui l’accompagnent. Console-toi !

Freyja

Oh toi Odin, Père des dieux, Créateur des hommes, Père de toute chose, toi quiestguérison, grandeur et sagesse, je te remercie de ta sollicitude. Mais, oh Grand Maître, je ne pleure plus le départ de mon Seigneur… Mes larmes ne sont pas des larmes de tristesse, mais des larmes d’espoir… Pour moi et pour toutes femmes qui luttent, comme moi. (…)

Je verse mon or sur les enfants, sur la vie qui sera leur ! Je pleure pour que chaque individu soit plus fort, pour que les solitudes fondent.

A suivre…

 

UNE NUIT DE PIANO

 

J'ai encore passé, une nuit de piano,

Avec plus de noir que de blanc sur le dos.

 

J’ai encore passé, la nuit en pointillé

A tirer des traits sur ton corps envolé.

 

J’endors les moutons, qui comptaient sur moi,

J’endors les visages sans regards,

Les espoirsfatigués d’y croire.

Les nuits d’insomnies, je rêve seulement que je dors,

Seulement que je dors…

 

J’ai encore passé, une nuit de piano,

Àvoir tombernossouvenirsdominos.

 

J’ai encore passé, une nuit d’albâtre,

À regarder mes sentiments se débattre.

 

J’endors le soleil, avant le lever,

J’endors le sommeilbien lové

Dans le creux de mes yeux cernés,

Les nuits d’insomnies, je rêve seulement que je dors,

Seulement que je dors…

 

Refrain 1

         Parfois je rêve,

         Dans mes nuits blanches,

         Qu’uneneige de coton, de coquelicots

         Couvre tes hanches

         Et nos deux peaux

         Serrées…

 

         Parfois je rêve

         Dans mes nuits blanches

         D’unepluie de coton, de coquelicots,

         Comme un dimanche

         Pour nos deux corps

         Entremêlés… si fort.

 

J’ai encore passé, une nuit de piano,

À chercher sans fin nos deux points cardinaux.

 

Le passé n’est rien, il reste imprévisible,

Un matin, il revient toucher l’invisible.

 

J’endors l’espérance en des jours meilleurs,

J’endors les futurs prometteurs,

Mes courages fragiles et tes peurs,

Les nuits d’insomnies, je rêve seulement que je dors,

Seulement que je dors…

 

Refrain 2

         Parfois je rêve,

         Dans mes nuits blanches

         D’une neige de coton, de coquelicots

         En avalanche,

         Sur nos deux peaux

         Mêlées…

 

         Mais quandles rêves flanchent

         Les nuits noircissent,

         Des pluies de narcisses, de coquelicots de sang,

         Comme une revanche,

         Noient nos promesses

         Abandonnées…

 

Solo guitare

 

Refrain 1

         Parfois je rêve,

         Dans mes nuits blanches,

         Qu’uneneige de coton, de coquelicots

         Couvre tes hanches

         Et nos deux peaux

         Salées…

 

         Parfois je rêve

         Dans mes nuits blanches

         D’une pluie de coton, de coquelicots,

         Comme un dimanche

         Pour nos deux corps

         Entremêlés…

 

Refrain 2

         Parfois je rêve,

         Dans mes nuits blanches,

         D’une neigede coton, de coquelicots

         En avalanche,

         Sur nos deux peaux

         Soudées…

 

         Mais quand les rêves flanchent

         Les nuits noircissent,

         Des pluies de narcisses, de coquelicots de sang,

         Comme une revanche,

         Noient nos promesses

         Abandonnées,

         Abandonnées…

 

 

Paroles : Luc Tallieu

Musique : Marcel Capelle

 

Don Quichotte & le Moulin à paroles

 

Assis au centre plateau, dos au public Don Quichotte médite…
Soudain, Sancho Pança, son serviteur, entre en trombe…


Don Quichotte :

Et alors, tu te crois dans un moulin ? Tu ne peux pas frapper Sancho ?

Sancho Pança :

Pardon maître, mais vous avez reçu un message de Mimolette Reine de Hollande, et ça
semblait urgent !

Don Quichotte :

Ma cousine ? Qu’est-ce qu’elle peut bien me vouloir ? (il lit la lettre)

Don Quichotte :

Sancho, prépare les bagages, il nous faut monter sur-le-champ aux Pays-Bas…

Sancho Pança :

« Monter aux Pays-Bas » et pourquoi pas descendre au Pays Basque !

Don Quichotte :

Mimolette, ma cousine, court un grand danger. La coalition des géraniums menace d’attaquer
le royaume des tulipes…

Sancho Pança :

C’est loin la Hollande ! Et si on demandait à Arthur et à ses Chevaliers de la paille blonde de
s’en charger ?

Don Quichotte :

Ces bons à rien ? Non, c’est mon devoir de défendre les opprimés, de punir la cruauté… Je
serai fidèle à mes engagements, je suis un homme d’honneur et de bravoure… Ma belle
Dulcinée sera fière de moi. Je relève le défi !
Libérer la terre des infâmes pillards est ma mission, je déclare la guerre aux géraniums
germaniques ! Une femme est en danger, cette épreuve héroïque est pour nous, mon
valeureux Sancho Pança ! Nous irons chercher des renforts pendant le trajet ; Nous aurons
besoin d’alliés sûrs. Prépare les bagages, je te dis.


Sancho Pança :

Pardonnez-moi d’insister maître, mais n’avez-vous pas peur, en Hollande, de croiser…

Don Quichotte :

De croiser quoi ?

Sancho Pança :

(il hésite à le dire)

Des moulins à vent ?

Don Quichotte :

(sortant son épée)

Des moulins ? Où ça ? (il fouette l’air avec son épée) Tu sais bien que ce sont des géants !

Le Narrateur :

« Don Quichotte a le sang chaud », pensa Sancho… Puis il partit seller Rossinante,
le cheval de son maître, et préparer les bagages…

***


Don Quichotte :

Merlin, merci de te joindre à nous dans cette quête. Il nous faudrait également une fine lame,
quelqu’un qui n’a pas peur de combattre contre cent pour l’honneur d’une damoiselle, fût-elle
de Hollande…

Merlin :

Je sais à qui tu penses, c’est une bonne idée.

Sancho Pança :

Si vous me mettiez au parfum ?

Don Quichotte :

Tu ne crois pas si bien dire, mon fidèle ami, celui dont nous parlons sent les embrouilles de
loin et il n’aime pas que l’on fourre son nez dans ses affaires…

Merlin :

…et encore moins se faire mener par le bout du nez !


Don Quichotte et Merlin :

Cyrano de Bergerac ! Cadet de Gascogne !

Don Quichotte :

Tu sais où il se trouve en ce moment ?

Merlin :

Je n’en ai pas la moindre idée, mais je vais le faire venir à nous :
« Par tous les éléphants d’Afrique et d’Asie, les tarés tarins de Tarascon, et par les fiers
nasiques de Bornéo, apparaît Cyrano ! »

Dans une boule de fumée et un grand bruit d’éclair surgit Cyrano


Cyrano :

Mordious ! Qu’est-ce qui m’arrive ? Je sens que je dérive…

(décochant son épée, il avance)

Je ne vous laisserai pas faire gredins, venez que je vous tranche le lard de mon aiguillon dare-
dare !!

Merlin :

Calme-toi, Cyrano, c’est moi, Merlin ! Je suis avec Don Quichotte un ami.

Cyrano :

Don Quichotte, fils du grand Cervantès ? ‘Je me découvre au nom de cet hurluberlu’, dis-je
jadis dans ma pièce ! Dans mes bras, j’en peux plus !


Sancho :

C’est vrai qu’il a un nez,… presque aussi gros que mon ventre !

Cyrano :

Mais où sommes-nous ?

Don Quichotte :

En Espagne, dans la Mancha !

Cyrano :

En Espagne ? Mais l’Espagne, c’est un roc, c'est un pic, c'est un cap, que dis-je, c'est un cap,
c’est une péninsule !

Sancho :

Oui, c’est ça, une péninsule, la péninsule Ibérique !


Merlin :

Cyrano, je t’ai fait venir pour servir une noble cause, pas pour te chercher querelle. Tu veux
être des nôtres ?

Cyrano :

C’est trop d’honneur ! Que puis-je pour vous mes seigneurs ?


Don Quichotte :

Mettrais-tu ton épée au service de la justice à nos côtés ?


Cyrano :

Et comment ! Qui faut-il châtier ? Je ne crains rien ni personne ! J’ai du métier et la fierté
Gasconne…

Pendant la chanson, Sancho fait un feu.

Le nez au vent (la chanson de Cyrano)-extrait
Le nez au vent
Je marche fier
Et droit devant.
Mais il faut bien que j’le concède
Mon nez, d’un quart d’heure me précède…

Mon nez est grand ?
La belle affaire.
Qui est dedans ?
Conseil d’ami, n’en riez pas,
Les plaisanteries, elles sont pour moi !…

Un nez nuphar
Un nez critoire
Un nez léphant
Un nez légant

Un nez claireur
Un nez ventreur
Un nez criteau
Comme Pinocchio.

Don Quichotte :

Bravo Cyrano, tu chantes clair !

Cyrano :

Merci l’ami…

Merlin :

J’ai beau le savoir, c’est vrai que vous avez un (il fait le geste pour montrer son nez) … énorme !
Laissez-moi faire, je peux arranger ça.

Il prend sa baguette magique, et s’apprête à faire un tour de magie


Cyrano :

Non malheureux, n’y touchez pas même un peu ! Sans lui j’aurais l’impression d’être tout nu,
et puis à tout on s’habitue. À cause de lui souvent l’amour m’est passé sous le nez, mais j’y
tiens comme à une blessure de guerre qui ne referme jamais…
N’en parlons plus Seigneurs, racontez-moi plutôt les détails de cette histoire d’honneur.

Don Quichotte :

Nous ferons ça demain, nous avons tout le trajet pour te raconter. Il est tard, viens plutôt avec
nous autour de ce bon feu…

Ils s’assoient autour du feu, nostalgiques…

Sancho :

Regardez Cyrano, il pique du nez !

Cyrano :

Non ! Je n’ai pas sommeil, grand dam, je médite à quelque abeille qui a piqué mon âme.

Sancho :

Médite donc !

Merlin :

Quelle est donc cette abeille sans cœur Cyrano ?


Cyrano :

Magdeleine Robin ma cousine, dite Roxane, la divine… Mais elle aime Christian de Neuvilette,
aussi beau qu’il est bête !

Don Quichotte :

Ma Dulcinée me manque aussi…

***

      Sancho :

Vous en avez fait des voyages, Mona !

      Mona Lisa :

C’est grâce au talent de Léonard que j’ai vu du pays. Mais pour chaque voyage, il m’encadre !

      Merlin :

Quelle vie magnifique, je rêverais d’aller à Florence !


      Léonard :

Ce rêve là, je l’exauce sans magie quand tu veux, nous y retournerons ensemble ; J’ai moi
aussi le mal du pays parfois.

      Mona Lisa :

Cyrano, puisque les Pays-Bas sont encore loin, racontez-nous vos exploits, ça nous fera passer
le temps !

      Cyrano :

Mes exploits Madame ? Mais si je commence et que je m’enflamme, sans aucun doute, la route
sera encore trop courte !
(à lui même) Ça me pendait au nez ! J’y vais.

Vous ai-je déjà raconté, ma brune, mon voyage sur la Lune ?

Alors voilà, un soir, à l’heure où l’onde par la lune est attirée, je me couchais sur les dunes,
attendant la marée. Je me mis sur le sable après un bain de mer et la tête partant la
première, mon cher, (car les cheveux, surtout, gardent l’eau dans leur frange !), je m’enlevai
dans l’air, droit, tout droit comme un ange…


      Sancho  :

(il le coupe)

Alors ? Je trouve que ce Cyrano est un vrai moulin à paroles !


      Don Quichotte :

Un moulin où ça ? Ne bouge pas gredin !!

 

THE PILLOW BOOK

(mon livre inachevé)

 

Je lis en braille

Chaque vallon.

Chaque entaille

De son corps en dit long.

 

Dans le sillon

De son dos

Une esquisse,

Que personne ne voit,

Sinon moi.

 

         De mes doigts-bambou, sur elle j’écris

         Des mots d’amour en calligraphie.

 

Le dessin glisse

Entre ses reins,

Retient complice

Mes Alexandrins.

 

L’idéogramme,

Tout en rondeur,

Fais l’amalgame

Des battements d’âme

De mon cœur.

 

         De mes doigts-pinceaux, j’écris sur elle

         Des caresses d’amour calligraphiées,

Et mes pensées, mes pinceaux s’emmêlent

Quand ma maîtresse, prend vie sous mes traits…

         Son doux corps est une offrande,

         Mon livre de chevet.

         Tout doucement il quémande,

         Que s’écrivent, du bout de ma langue

         Des baisers,

         Par milliers.

 

Son corps ondule

A mes virgules,

Ses grains de beauté

Sont sous ma main,

Tel des points.

 

        À la nuit tombée, je lis pour elle

         Mes poèmes d’amour calligraphiés,

Et mes pensées, mes pinceaux s’emmêlent

Quand sa paresse, prend vie sous mes traits…

         Son doux corps est une offrande,

         Mon livre inachevé.

         Tout doucement il quémande,

         Que s’écrivent, du bout de ma langue

         Des baisers,

         Par milliers.

 

Sa peau noircie

De mots soumis

En moi est ancrée.

Les yeux fermés,

Je relis.

 

Je verse du thé

Pour effacer,

L’encre à peine séchée,

Pour que n’en reste

Que le geste…

Et mes pensées, mes pinceaux s’emmêlent

Quand sa tendresse, prend vie sous mes traits…

         Son doux corps est une offrande,

         Mon livre de chevet.

         Tout doucement il quémande,

         Que s’écrivent, du bout de ma langue…

                  Son doux corps est une offrande,

                   Mon livre inachevé

                   Tout doucement, en amande,

                   Il plie, origami,

         Par milliers

         Mes baisers.

 

 

Toulouse le 25 décembre 2020

Paroles : Luc Tallieu

Musique : Marcel Capelle

 

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