EXTRAITS Je ne compte pas les étoiles filantes:

 

J’ai commencé très fort ma vie de femme. A 22 ans, j’épousais Edouard Otis de la Broussière.  Le « Otis de la Broussière » des ascenseurs.  Le pauvre chéri, à la mort de sa première femme était au 36° dessous ;  Amusant non ?  Il était désemparé, empêtré dans ses millions comme une mouche dans du miel ; Il ne savait pas quoi faire de sa fortune, ni dépenser ses sous seuls !… Il fallait bien que quelqu’un l’aide… J’étais très serviable comme fille à l’époque.  Un peu intéressée aussi je l’avoue.  Ce qui est amusant, c’est que ce cher Edouard avait un secret bien gardé par les siens… Il souffrait de claustrophobie !  En gros, l’empereur des ascenseurs prenait l’escalier pour monter à son bureau !  Vous imaginez la honte ?  C’était tout aussi risible que si le dirigeant de Phildar se découvrait allergique à la laine… Vous voyez le genre ?

Les hommes que j’ai choisis ensuite, avaient tous en point commun leurs argents. Ils pouvaient être petits, gros, moches ou carrément difformes, ça m’était totalement égal du moment qu’ils m’arrosaient généreusement de leurs largesses pécuniaires… J’avais pris goût au luxe depuis Edouard.  On s’y fait plus vite qu’à la misère, c’est du bon sens…

J'ai été folle. J'ai rendu fou !  Un jour un homme m’a menacé de se jeter d’un pont pour moi, pour me prouver son courage et son amour… C’était idiot, une bague aurait suffi !… Mais bon, je suis joueuse, je lui ai dit « chiche » ; Il a sauté en me criant un  « Je t’aime » vibrant et du coup, je crois que je l’ai aimé aussi, un peu…le temps de la chute ; En sortant de l’eau, je ne l’aimais plus, c’était trop tard, on n’aime pas un chien mouillé !  Ça pue !

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Ma mère était un rond-point, toujours au milieu.  Elle n’était pas autoritaire, mais elle décidait de tout, tout le temps, et il fallait passer par elle pour tout !

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J’ai un autre défaut apparent : je rougis.  Pour un rien, dès qu’un truc me trouble, je rougis.  C’est pénible, je ne peux rien dissimuler… On ne sortait même pas ensemble quand Louis me demande :

- « J’adore quand tu rougis. Ça t’arrive souvent ? »

- « Seulement quand on me dit quelque chose qui me touche… » Trop honnête la fille !

- « Ben voilà, j’adore te faire rougir, parce qu’en fait, j’adore te toucher ! »  Et moi qu’est-ce que j’ai fait devant cette phrase explicitement sexuelle ?  J’ai rougi, sans dire un mot, j’ai rougi !  La conne !  Autant lui dire, « oui j’ai envie de toi aussi ! »  Sans dire un mot, j’étais nue devant lui, consentante.  C’est une plaie ce truc !

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Sérieusement, je me suis aperçue du malaise d’être seule en fréquentant des amis en couple. Et de ce jour, je ne me suis plus seulement sentie solitaire, mais simplement seule. Et dès lors, la solitude m’a pesée. J’étais la moitié d’un tout imaginaire.

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En fait, voilà, il ne faudrait jamais tomber amoureux.  Elle est là, la solution.  Pour que la magie de la rencontre dure, il faudrait rester dans la recherche de séduction, de conquête ; En un mot, ne jamais tomber amoureux.  D’ailleurs, « Tomber amoureux », c’est clair non ?   D’abord on tombe amoureux et après de haut.  L’amour finalement c’est une question de chute ! »

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Un amour de jeunesse ne s’oublie pas. Si je compte mes étoiles brillantes, je dois vous parler d’Angelo. (…) Nous marchions en silence vers la rivière qui courait dans le bois, pour trouver un peu de fraîcheur. C’était superbe. Des branchages dans un lacet d’eau faisaient un petit lac (…) L’eau contournait les rochers.  Dans un rougissement habituel, je faisais de même des questions trop embarrassantes que ses mains me posaient… »